• Mariage par dispense d'alliance

    MARIAGE PAR DISPENSE D'ALLIANCE

    Rouen, Hôtel de ville, samedi 13 février 1909 mariage entre Eugène Jean AUBERT veuf de Célestine Marie TORCHY d'une part. Et Marguerite Eugénie TORCHY ... Les comparants en qualité de beau-frère et de belle-sœur, ont obtenu du chef de l'Etat, le 28 novembre dernier, dispense d'alliance transmise au greffe du tribunal civil de Rouen ...

    Mariage par dispense d'alliance

     

    Mariage par dispense d'alliance

     

    Au XIXe siècle, tout comme aujourd’hui, plusieurs articles du Code civil instituent certains empêchements au mariage. Ils fixent les qualités et conditions requises pour pouvoir se marier. Il existe ainsi plusieurs types d’empêchement pouvant nécessiter une dispense, en premier lieu l’âge. En 1840, l’homme doit avoir dix-huit ans révolus et la femme quinze ans révolus. Aujourd’hui, depuis 2006, l’âge requis est de dix-huit ans révolus pour les femmes comme pour les hommes. Trois articles, les articles 161 à 163 du Code civil, s’opposent ensuite aux mariages entre certains degrés de parenté ou d’alliance. L’article 161 indique qu’ « en ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les ascendants et descendants légitimes ou naturels et les alliés dans la même ligne ». L’article 163 interdit quant à lui le mariage entre l’oncle et la nièce, la tante et le neveu, et également entre le grand-oncle et la petite-nièce. Si les limites d’âge et les interdictions en lien avec la consanguinité se comprennent aisément, aujourd'hui, il n’en est plus de même pour l’empêchement qui s’oppose à des unions entre alliés de différentes catégories, comme ici entre beau-frère et belle-sœur, et les cas observés sont assez rares.

    Pour cette dispense d’alliance, c’est l’article 162 du Code civil qui est invoqué. En 1840, il dispose qu’ « en ligne collatérale le mariage est prohibé entre le frère et la sœur légitimes ou naturels et les alliés au même degré ». De ce fait, bien qu’il n’y ait aucun lien de consanguinité, beaux-frères et belles-sœurs ne peuvent se marier. On parle alors d’affinité ou de parenté par alliance. Il s’agit là d’une résurgence de l’Ancien Régime. Avant la Révolution, le mariage civil n’existe pas, il n’est que religieux et dans la très grande majorité des cas catholique. Pour l'Église catholique, le mariage est un sacrement par lequel l'homme et la femme ne deviennent qu'un seul être et une seule chair (Genèse). Ils ne forment plus qu'un. Il résulte de cette fusion des époux le fait que la parenté « par alliance » est assimilée à la « parenté naturelle ». L’affinité naît de l’existence d’un mariage valide même s’il n’a pas été consommé. Ainsi il y a affinité entre le mari et les consanguins de sa femme, et entre la femme et les consanguins de son mari.

    Toutefois la loi du 16 avril 1832, à laquelle se réfère ce document, ajoute une restriction à cet empêchement : « il est loisible au roi de lever pour des causes graves, les prohibitions portaient par l’article 162, aux mariages entre beaux-frères et belles-sœurs ». Ce type de dispense est néanmoins assez rare. Selon une étude historique, entre 1832, date d’apparition de la loi, et 1914, date d’application d’une nouvelle réforme, seul un millier de dispenses a été accordé chaque année en France. Elle est généralement délivrée lorsque celui qui crée le lien d’alliance est décédé. C’est le cas dans cet exemple puisque. Depuis, une loi du 11 juillet 1975 a supprimé l’empêchement à mariage entre beau-frère et belle-sœur.


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