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    Le contrat de mariage

     

    Voilà un document qui est aujourd'hui « tendance », la mise à disposition de l'état civil via internet à ouvert la voie à de nouveaux et nombreux généalogistes. Les recherches sont plus partagées et donc plus rapides. Il y a encore de quoi occuper la recherche des ancêtres. Mais les archives d'état civil et les registres paroissiaux paraissent aujourd'hui ne plus suffire à bon nombre, parmi les nouvelles attentes pour enrichir les recherches le regard se porte vers les recensements, les archives matricules, mais aussi vers les actes notariés.

    Le contrat de mariage est une étape, d'une part la mention figure dans l'acte d'état civil du mariage depuis un décret de 1850, ce qui est une bonne piste pour commencer.

    Ce contrat est souvent perçu comme la marque d'une situation sociale, la reconnaissance d'un statut. Les parents mettant un point d'honneur à doter leur fils ou leur fille, mais surtout de prévenir leur avenir. La réalité est plus complexe, il s'applique à toutes les conditions sociales avec un éventail de clauses répondant aux attentes des différents protagonistes.

    La Normandie fait partie des régions qui possède le plus de ces contrats, ils font partie de son histoire, avec la « coutume de Normandie ».

    Voici l'exemple d'un contrat passé le 21 mars 1823 à Notre-Dame-de-Bondeville chez le notaire Costard. (document 2E84 3)

    Contrat de mariage

    EXTRAITS :

    Présents Louis Denis Benjamin HERVAL journalier à Notre Dame de Bondeville fils de Rémi Guillaume HERVAL et Marie Anne Barbe CABAN décédée et Marie BAILLEUL fille de feu Robert et Clotilde CARON de Notre Dame de Bondeville assistée de Nicolas BAILLEUL frère, en vue du mariage projeté.

    En considération du futur mariage le Sieur Rémi Guillaume HERVAL père à ce présent et du consentement du Sieur Jacques Rémi HERVAL son fils, déclare faire donation au futur époux, son autre fils acceptant, de tout le mobilier qu'il possède et qui est reporté dans sa maison qu'il habite à Déville et dans laquelle habiteront les futurs époux, lequel mobilier consiste en une batterie de cuisine, un pallier, une armoire à deux battants en bois de sapin, une couchure garnie de ses vauchoires, une auge à pétrir, deux tables, six futailles contenant ensemble six sept hectolitres et autres menus objets de ménage y compris un réveil, le tout évalué à cent francs qui forment les apports du dit futur époux qui en reconnaissance de cette donation se charge et s'oblige de garder le dit son père sain et malade sa vie durant et de le nourrir et entretenir et de lui procurer toutes les choses nécessaires à la vie.

    La future épouse déclare qu'elle apportera en mariage un trousseau consistant en un lit composé de matelas et d'un lit de plume, d'un traversin, de deux oreillers, d'une couverture, d'une courte pointe, douze draps de lit, trois nappes, six serviettes, huit chemises, huit habillements complets à son usage, douze fichus, quatre mouchoirs de poche, les coïffes et autres menus linges et hardes à son usage, une armoire en bois de chêne à deux battants fermant à clef, un métier de tisserand, le tout provenant de ses gains et épargnes et évalué par les parties à la somme de quatre cent francs pour livrer au futur époux à Déville le jour de la célébration du futur mariage qui en vaudra quittance à la dite future épouse.

    Quelques remarques, il est courant de trouver sous une forme notariée, les conditions dans lesquelles, le père veuf ou la mère veuve, vient vivre chez un enfant. Dans un contrat de mariage c'est moins ordinaire, la future ne pourra pas dire qu'elle n'était pas prévenue. En l’occurrence et à la réflexion, avec les conseils de sa mère, Marie BAILLEUL ne donnera pas suite, le mariage ne se fera pas, les conditions du beau-père la laissant perplexe.

    La présence dans la dote de Marie d'un métier de tisserand est là aussi chose rare, les tisserands sont rarement propriétaires de leur outils de travail. Dans ce genre de descriptif, il est toujours intéressant de s’intéresser aux sources d'éclairage, en l’occurrence il n'y en a pas, le feu de la cheminée suffira. De même de relever ce qui permet de s’asseoir ! La aussi cette opération est improvisée, une bille de bois ? Un coin du lit ?

    Bonne future recherche

     

     

     


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